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To be free or not to be

performance rituelle de deux clownes sorcières

dossier provisoire  ( art graphique : Aurélien Quentin)

note d'intention

L’art, c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. Robert Filliou

 

L’Histoire grésille, le disque saute et nous sommes des milliards d’êtres humains à attendre de savoir à quelle sauce nous serons mangé.e.s. La liste est longue des doutes et des catastrophes en cours et à venir. Se sentir impuissant.e.s, désarmé.e.s. Laisser monter la peur en soi. L’observer inonder la sphère médiatique. La peur, la haine de soi, de l’autre, l’ignorance, la bêtise… et peu à peu de glisser dans l’abjecte. Quand les puissants n’auront plus besoin de sévir pour qu’on se blesse nous-mêmes. Qu’on se tue, qu’on se viole. Qu’on s’entre-dévore. On aura perdu.

 

S’il est un endroit de puissance de l’art que nous voulons défendre, c’est dans ce rappel à soi. Pas à la pelure, pas à l’apparat, pas aux vieilles croyances qui nous agitent, nous raidissent et nous bouchent la vue… S’il est un endroit où nous voulons agir, à travers l’art, c’est à l’endroit de la relation, profonde, sacrée, aux marécages du dedans, aux poissons préhistoriques, au besoin d’amour et à la peur de tout perdre… ces marécages du dedans, l’art nous rappelle qu’ils ne sont jamais si différents d’un individu à l’autre. Les mêmes tourmentes qui rident le miroir de l’eau. Les mêmes aspirations folles et sublimes. Et puis après on vit, et on oublie. On oublie jusqu’à se croire absolument séparé de lui, d’elle, de iel. On oublie et on apprend à croire aux vieilles narrations fascisantes de l’ennemi, du barbare, de son invasion, du besoin d’ordre, de discipline, de frontières et de sanctions exemplaires… bref, l’Art peut venir se loger dans cet endroit d’intimité, de rapport à soi, qui nous rappelle aux fondamentales sororité et fraternité qui nous tissent. Un retour à soi qui exerce simultanément un chemin vers l’autre.

 

Les To Be Free, dans cette intention, usent de deux ressorts puissants et efficaces. L’immédiate capacité du clown à entrer en vibration avec l’autre, à faire jaillir les volcans assoupis, le vacarme de nos terreurs et des avalanches de désirs, trop grands, trop forts, trop loin… L’art du clown comme l’entrée dans le rêve de ce que l’humain pourrait être, sans raideur, sans caractère. Un pur désir qui se déplace, qui rencontre, qui aime et qui invente des réponses quand il ne se laisse pas aller au drame de son impuissance… ET puis un dispositif de rencontre, de soin, de guérison, de libération. Un désir mégalomaniaque de nos deux clownes de devenir les réparatrices des communautés, des corps et des intimités. De s’activer vers l’autre pour l’accompagner très concrètement à sa mise en mots, à son cri, à son chant. D’inventer des dispositifs de rencontre qui permettent à Azterg et Bouchon de viser au plus juste de ce qui empêche le déploiement d’un corps dans l’univers. Quel massage. Quel acte psychomagique. Quels mots dire ou entendre. Et une fois les intimités sondées et dorlotées, un rituel chamanico-délirant où les forces en puissance dedans nous tou.te.s se dégainent, se montrent et font la ronde pour faire la nique à la mort de nos amours et de nos rêves. ET que chacun reparte avec cette vibrante certitude : ma vie est précieuse et éphémère, je vais prendre soin de ce à quoi j’aspire et des liens que je tisse avec le monde qui m’entoure.

 

Car enfin,

 

L’art c’est ce qui rend la vie plus importante que l’art. François Cervantès

Pour la création de To be free, RagBag a été soutenue par le NewNow Studio (Oakland, Californie), le Zorthian Ranch (Los Angeles, Californie), la Cie Nanaqui et ses Sauvageonnes, la DRAC Région Centre et le 37ème Parallèle de Tours.

Les TO BE FREE ont déjà sévi :

- à la ferme du Relai des Pas Sages pour les saisonniers d'asperge et la famille paysanne

- au Centre Social Quinière Rosa Parks avec les habitant.e.s du quartier Quinière

- à l'I.M.E des Douets avec l'entremise précieuse du 37ème Parallèle

- pour les passages à l'été, à l'hiver puis pour la fête des morts dans le Tarn grâce à l'invitation de la Cie Nanaqui

A venir très prochainement : une intervention d'un mois complet à la clinique psychiatrique de la Chesnaie dans le Loir-et-Cher. La performance rituelle qui clôturera notre séjour là-bas se déroulera lors de la fête de la Chesnaie, le 25 juin 2023.

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